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Gagner de nouveaux espaces de culture(s)

Un souvenir de vacances de mon enfance a récemment resurgi. Avec nos amis néerlandais, nous étions partis en excursion à Walcheren, au bord de la Mer du Nord. Un musée à ciel ouvert reconstituait au format réduit la lutte des Pays-Bas contre les flots. Quoi de plus captivant pour un enfant qui n’aimait rien tant que retenir ou dévier l’eau des ruisseaux, tout en s’accommodant des petites inondations provoquées au passage. Le mot allemand eindeichen, qui renvoie à l’idée de gagner des terres sur la mer en construisant des digues, m’est toujours resté.

Ce verbe m’est revenu à l’esprit dernièrement, alors que je cherchais à décrire un processus d’un tout autre ordre : la découverte d’un mot français inconnu de moi suivie de son assimilation progressive. Tout d’abord, en déployant des trésors d’énergie pour l’apprendre par cœur, puis en me risquant prudemment à l’employer une première fois, jusqu’à, enfin, le glisser naturellement dans la conversation. « Rocambolesque » fait partie de ces mots. Presqu’à la façon d’une onomatopée, il produit une impression incroyable, aussi fascinante que surprenante. Et grâce aux événements culturels rocambolesques du canton de Berne, les raisons de le prononcer ne manquent pas !

Notre canton bilingue nous offre sans cesse l’occasion de faire de telles trouvailles dans l’autre langue. Le terme eindeichen décrit à merveille ce phénomène car chaque nouveau mot appris, chaque nouvelle tournure entendue par hasard améliore notre expression et notre compréhension. En effet, le bilinguisme n’est pas qu’une question de communication, c’est aussi la découverte d’autres horizons culturels. À chaque nouveau mot que nous nous approprions, nous défrichons une parcelle de culture et enrichissons notre jardin intérieur.

Hans Ulrich Glarner, chef de l’Office de la culture du canton de Berne,
sera l’orateur principal lors de l’assemblée annuelle de BERNbilingue et s’exprimera sur l’importance de cultiver le bilinguisme, le 15 septembre 2022 à 19 h, au Altes Tramdepot, près de la fosse aux ours. Entrée libre.

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