Les communes de Nidau et de Bienne projettent de créer un nouveau quartier, appelé « AGGLOlac » sur les terrains anciennement occupés par EXPO.02. Or, on sait depuis longtemps que ces sols recèlent des strates archéologiques. Pour approfondir les connaissances existantes, le Service archéologique du canton de Berne a mené sur place une vaste campagne de fouilles de sondage en 2011. Ces dernières ont confirmé l’existence de vestiges préhistoriques et médiévaux.
En étroite concertation avec les communes de Nidau et de Bienne, la Direction cantonale de l’instruction publique a également demandé à la Commission fédérale des monuments historiques (CFMH), la commission ad hoc de l’Office fédéral de la culture, de lui soumettre une expertise quant au degré de protection et aux possibilités de construire d’un point de vue archéologique. L’expertise de la CFMH forme, avec l’appréciation du Service archéologique cantonal, une base pour élaborer des solutions concrètes susceptibles de ménager tous les intérêts.
L’expertise de la CFMH conforte le jugement du Service archéologique cantonal. Elle confirme la grande valeur scientifique et culturelle de ces strates aux plans cantonal et national. Elle rappelle en outre que le projet « AGGLOlac » se trouve dans un secteur dit ISOS, à savoir inscrit à l’Inventaire fédéral des sites construits d'importance nationale à protéger en Suisse.
L’expertise constate par ailleurs que la qualité des couches n’est pas uniforme à l’intérieur du périmètre du projet « AGGLOlac ». Si elle recommande de mettre sous protection les parties les plus importantes du site, elle indique qu’un aménagement des secteurs recelant des couches archéologiques reste possible, à la condition que l’on construise au-dessus des vestiges (dalle avec palification minimale) ou que l’on réalise des fouilles de sauvetage.
La Direction de l’instruction publique du canton de Berne et les villes de Nidau et Bienne arrivent à la conclusion qu’une réalisation d’« AGGLOlac » est en principe possible au regard du degré de protection archéologique. Les prochaines étapes de la planification devront indiquer la voie à suivre pour aboutir à une solution optimale s’agissant de la protection des strates archéologiques, du financement des fouilles de sauvetage, de la faisabilité géotechnique, de la protection des sites et de la rentabilité économique.