En faisant transformer la maison Anker et construire un nouveau pavillon d’art, le Centre Albert Anker à Anet donne la possibilité de découvrir dans son contexte historique et artistique le patrimoine unique en son genre laissé par ce peintre suisse dont la renommée et l’activité dépassaient les frontières du pays. Le Service des monuments historiques a suivi la planification et la transformation de 2018 à 2024.
La maison Anker, au 7 de la Müntschemiergasse, est le lieu de naissance d’Albert Anker. Le grand-père de l’artiste, le vétérinaire Rudolf Anker (1750–1817), avait fait construire cette ferme en bois en 1803. Albert Anker fit installer dans le comble un atelier, encore agrandi après son retour de Paris en 1890. La famille conserva la maison après la mort d’Albert Anker et prit soin de maintenir ce patrimoine dans son état d’origine, avec l’aménagement intérieur.
La transformation de la maison de l’artiste
En concevant le projet « De la maison Anker au Centre Anker », la Fondation s’est donné pour but de conserver la maison Anker en tant que témoin unique de son époque tout en adaptant l’infrastructure aux exigences actuelles. L’idée était aussi de faire connaître au public, de manière didactique, ce lieu où Anker pratiquait son art.
Les adaptations aux exigences modernes ont surtout concerné les parties à fonction rurale : l’ancien four et buanderie, ainsi que la porcherie. Dans la partie d’habitation et dans l’atelier de l’artiste, tout a conservé cet état authentique du 19e siècle qui rend les lieux si enchanteurs. L’appartement déjà installé dans l’ancien four annexé à la maison a été réaménagé et modernisé pour être mis à la disposition des responsables techniques.
L’ancienne partie d’exploitation rurale, comprenant l’aire de battage et l’étable, abrite maintenant l’infrastructure d’accueil et l’espace d’information et de découverte, soit le cœur du nouveau Centre Anker. Un parcours multimédia sur la vie et l’œuvre de l’artiste a été installé sur plusieurs planchers et dans le volume du comble, avec un nouveau passage menant à l’atelier du peintre.
Faire revivre les anciennes méthodes artisanales
L’aménagement de nouveaux espaces conformes aux exigences actuelles s’est fait dans le respect de la substance bâtie historique. Là où des réparations se sont révélées nécessaires, elles ont été effectuées à la manière traditionnelle des artisans d’autrefois. Même le sol d’argile, pour le battage duquel, en 1803, on avait organisé un bal, a été refait conformément à l’original. À la différence près que pour damer le sol, un groupe d'amis d'Albert Anker, jeunes et moins jeunes. Les aménagements pour l’exposition sont placés comme des meubles dans le volume du comble. Conçus délibérément dans un langage formel moderne, ils permettent ainsi un dialogue entre les diverses époques.
Tradition et innovation en dialogue : le nouveau pavillon d’art
Pour la conservation et la présentation muséographique du précieux patrimoine culturel et artistique laissé par Albert Anker, un nouveau bâtiment, entièrement en bois, a été construit dans la partie nord-est du jardin. Le langage architectural choisi, très moderne, fait communiquer entre elles la tradition et l’innovation : c’est une des raisons qui en 2024 ont valu à cette réalisation le Prix Lignum Région Centre ouest.
Texte : Daniela Schneuwly-Poffet et Marcel Hegg

À propos de ce monument historique
Ancienne ferme de 1803, appartenant à la famille du vétérinaire Anker, maison de l’artiste Albert Anker (1831–1910) depuis 1859, pavillon d’art de 2022.
Exemple typique de la ferme du Seeland, avec une partie d’habitation et une partie d’exploitation, cette imposante construction à poteaux est un monument historique d’importance nationale dans sa catégorie d’architecture rurale, et de surcroît dans un excellent état de conservation. Le célèbre peintre suisse Albert Anker avait installé son atelier dans le comble et y habita de 1859 à 1910. L’organisation intérieure et l’aménagement de la maison sont en grande partie conservés dans leur état d’origine. Quant au pavillon d’art construit en 2022 pour la conservation et l’exposition de la collection de la Fondation, il a été honoré en 2024 du Prix Lignum Région Centre ouest.
L’idée maîtresse du Centre Albert Anker et de son exposition
Le Centre Albert Anker propose une présentation détaillée, dans son contexte du 19e et du début du 20e siècle, de l’œuvre artistique d’Albert Anker (1831–1910) et de son importance culturelle. Il donne ainsi la possibilité de rencontrer de près la personne de l’artiste, son époque, son milieu de vie, et de découvrir des œuvres, des documents et des objets pour la plupart encore inconnus.
L’exposition permanente est disposée sur trois niveaux consacrés chacun à un thème différent. Le premier niveau présente Albert Anker, sa famille et leurs liens avec Anet. Au second niveau, au-dessus de l’aire de battage, est décrite la personnalité d’un artiste ouvert au monde et cosmopolite, qui pendant des années a partagé sa vie entre Anet et Paris. Le troisième niveau permet de découvrir les divers intérêts de cet homme à la culture variée et engagé dans le monde de son temps : éducation, histoire, technique, politique, etc.
Les expositions annuelles dans le pavillon sont un moyen d’approfondir certains thèmes de l’exposition permanente et d’en donner une présentation très expressive à l’aide d’œuvres originales et de documents appartenant à la Fondation.
Daniela Schneuwly-Poffet
